Celui qui nous a fait le plus peur car pendant que nous suivions le « live », les heures défilées devant notre écran
Cette fois ci je ne serai pas le dernier!!!
Pour résumé la course, ce fut comme le docteur Jekyll et mister Hyde…
Je commence par mister Hyde. Avec mes 4 compagnons de chambrée nous sommes partis pour prendre la navette jusqu’à Saint-Etienne. Hélas, il y a eu une panne de tramway et nous étions à 15 minutes de la dernière navette. Nous avons été obligé de prendre le métro, de changer de ligne tout en courant dans les couloirs. Nous sommes quand même parvenus à temps. Le voyage s’est bien déroulé et l’attente dans le gymnase aussi.
A 23h30 nous sommes sortis pour prendre le départ. Sans le savoir nous étions dans la vague 6 (la dernière) et nous avons attendu 01h00 sous une température de -1 (mes jambes étaient tétanisées). Pour moi, ce fût le début d’une très longue nuit…
A partir du 16ème kilomètre j’ai ressenti des crampes au mollet droit puis au mollet gauche. C’est le moment où j’ai laissé filer mes camarades (avec pour seule maxime: « je vous reverrai sur la ligne d’arrivée quoi qu’il arrive)… J’ai géré au mieux les crampes en marchant (beaucoup) et en trottinant. Heureusement il y a eu le ravitaillement pour me ressourcer.
Hélas 3 km après le ravito, le tuyau de mon camelback a gelé. J’ai couru et marché pendant 12 km sans boisson avec une température avoisinant les -10 degrés et sous la neige.
Je n’avais pas encore atteint le plus dur. Au 38ème km arriva une belle et grande descente jusqu’au ravito du 41 km. Les crampes étaient toujours plus fortes et la descente fût un enfer pour moi. Le sol était verglacé et les chutes des coureurs furent nombreuses. Pour ma part, trois, avec des bobos aux fesses, au poignet gauche et une magnifique crampe sur toute la jambe droite. Résultat: j’ai mis presque 50 minutes pour descendre. A j’ai oublié… ma lampe frontale s’est arrêtée au milieu de la descente!!!! La totale.
Quand je suis arrivé au ravito, il y avait 3 cars pour les coureurs qui abandonnaient. Je suis resté 10 minutes à les regarder. mais j’ai décidé de continuer. Avec le jour qui arrive je me refait un peu la cerise et j’arrive au ravito du 52 km avec le moral.
Mais quand je repars, les jambes ne répondent plus, les crampes sont persistantes… Je décide de marcher et cela sera jusqu’au bout… 22 km avec comme plat de résistance une montée à 18% à 7km de l’arrivée et 200 marches à descendre à 2km de l’arrivée.
Maintenant le côté docteur Jekyll. La franche rigolade avec mes amis de courir à Mennecy (ah les blagues carambar de Katia… magnifique). La traversée de beaux paysages. Des bénévoles au petit soins lors des ravitaillements. Mais surtout des rencontres humaines. Car pendant mon périple, il y a un coureur qui s »est arrêté pour stopper mes crampes dans la fameuse descente. Il est resté avec mois 15 minutes et il m’a donné son bidon d’eau.
Le plus important, fût ma rencontre avec Nicolas, un gars d’Aix en Provence, que j’ai croisé au 53ème km et qui était cramé comme moi, même plus. Nous avons fait la fin de la course ensemble en se motivant tout le temps. Il a fini avec des bâtons pour le soutenir, mais il est arrivé au bout. Nous avons franchi la ligne d’arrivée ensemble et nous nous sommes enlacés. Nous étions arrivés dans les délais. C’était une vraie victoire.
Enfin un énorme merci à Sylvie et Malik pour être venu à ma rencontre à 7km de l’arrivée. Cela fait un énorme bien de voir des amis et de pouvoir penser à autre chose que nos douleurs.
Maintenant que la course est terminée, je suis heureux de l’avoir fait. Tout cela c’est grâce à courir à Mennecy qui m’a permis de me dépasser toujours plus.
Mais le plus important que je retiendrai de cette course, c’est l’humain. Il ne faut pas l’oublier. C’est quand nous sommes dans le dur que la course prend son plus bel éclat.
Eric D