Week-end de course Eco-trail de Paris

On court… on court… à Mennecy et on s’expatrie aussi le temps d’un week-end.

Résumé d’un week-end de course en commençant par la plus belle… Ils l’ont fait… Bravo et respect.

Il y a ceux qui se dépassent, ceux qui franchissent la ligne d’arrivée, ceux qui abandonnent, ceux qui doutent, ceux qui dorment déjà, mais il y a encore ceux qui continuent de progresser sur le chemin en direction de la Tour Eiffel. Allez, go, go, go ne lâchez rien on vous attend au premier étage.

Versailles samedi matin, de nombreux traileurs dans les rues à proximité du château, facilement reconnaissables à leurs chaussettes de compression et leurs sacs Salomon…
Mon conjoint se stationne le long d’un abris bus, où plusieurs coureurs se font déjà déposer et me lance « bon je crois que c’est ici que nos chemins se séparent! »; d’un naturel peu expressif, je sais que dans son langage cela signifie « vas y donne tout, je suis de tout cœur avec toi » !! 😉 et je pars… sans chaussettes de compression et avec mon sac Kalenji…

Je retrouve David, nous faisons la queue ensemble pour la pause « pipi de la peur », échangeons même notre petit pot de sciure… et oui dans écotrail il y a « ECO » ! On invite les coureurs à s’avancer vers la ligne de départ, j’arrive à me glisser dans la 1ère vague, non pas que je me prenne pour une élite, mais je commence à avoir froid et ne veux pas attendre le départ des autres vagues (toutes les 10 minutes).

Ça y est c’est parti… Je fractionne l’épreuve dans ma tête : d’abord viser le 1er ravito au 28ème kilomètre. Les 5 premiers km ont lieu dans le parc du château autour des pièces d’eau, beau spectacle, quelques rayons de soleil aurait ajouté un peu de charme… on s’en passera. Je ne regrette pas mes gants et mon bonnet. A 4,5 km je pose le pied dans un trou… crac, cheville tordue… Mais NOOOONNN pas maintenant ! 1km plus loin la douleur a complètement disparue… On verra ça plus tard avec mon ostéo préférée…

Je m’aperçois rapidement que les traileurs sur 50km ne sont pas très causants… Ils gèrent l’effort. D’ailleurs tout le monde marche à chaque difficulté. Ouhlala… ca va être long… Je me fais dépasser par un coureur qui porte à bout de bras un drapeau breton sur un manche, je lui lance « allez la Bretagne » il me répond le souffle court « elle a mal au dos la Bretagne » ! Ça sera mon seul échange pdt 50km !

25ème kilomètre, allez c’est maintenant que ça commence vraiment (n’est ce pas Bouchra ?). Les petites douleurs douleurs sont là, les ischios piquent un peu… et surtout je trouve le temps très très long. Le ravito du 28ème arrive enfin, je « perds » plusieurs minutes, mais sur un 50km prendre une petite pause est ce vraiment « perdre » du temps ? Il y a même des tables et des chaises pour ceux qui désirent s’installer ! J’envoie un petit SMS rapide à mon chauffeur qui m’attendra à Paris « km 28 ça pique« … et décide de prendre mon MP3 que j’avais glissé au fond de mon sac en cas d’ennui. Effet du ravitaillement ou de la musique ? Mais je vais mieux dans ma tête… Je vise maintenant le 2ème ravito km40.

C’est dans ces 12 kilomètres que la plupart des difficultés se trouvent, on marche dans chaque côtes, les chênes centenaires servent d’appui aux malheureux qui tentent quelques étirements salvateurs… Je continue ma progression, j’ai mal mais arrive à tenir presque 11km/h sur le plat, je me dis que ça pourrait être pire… de 35 à 40 c’est un peu long mais ma playlist m’aide.

Le ravitaillement du 40ème est au bout d’une longue montée, je me paye le luxe de la courir sur la fin… Je sais que les 10 derniers kilomètres sont roulants, je regarde mon chrono.. .moins de 6 h… ça peut passer ! Je suis sur-motivée ! Je vérifie le contenu de ma poche à eau, c’est bon y’a assez pour finir. J’avale un gel, 300mg de magnésium et 2 gobelets d’eau… un petit SMS pour mon conjoint-chauffeur : « km40 j’ai mal mais ça va, j’essaye de tenir 9km/h« . Allez tout est dans la tête maintenant…

Nous sortons des sentiers, arrivons à Issy-les-Moulineaux direction Paris et la tour Eiffel. Moi qui connaissais les grandes courses parisiennes où les rues sont réservées aux coureurs, j’ai vite déchanté… L’écotrail ne draine pas autant de monde qu’un marathon, un semi ou les 20km de Paris… Alors la circulation n’est pas coupée, nous évoluons sur les trottoirs au milieu des gaz d’échappement, les bénévoles nous font traverser les intersections sous les klaxons et les râlements des parisiens mécontents… Je m’en fiche, j’accroche le 10 ou 10,5km/h, je double des dizaines de coureurs… (même le Breton et son drapeau), les endorphines font effet… Seule l’idée de finir sous les 6h me tient…

J’aperçois la tour Eiffel et entends au loin la voie du commentateur de l’arrivée. J’évite les touristes sur les trottoirs, les poussettes, les marcheurs avec bâtons… Il faut monter un escalier d’une vingtaine de marches pour rejoindre la ligne, j’ai une pensée compatissante pour les coureurs du 80km dont l’arrivée se trouve au 1er étage de la tour Eiffel ! Ca y est… Je vois l’arche… et mon amoureux qui m’aperçoit lui aussi m’encourage pour les dernières foulées… Je lève les bras pour les photos souvenir de l’arrivée et j’entends le commentateur « tu peux lever les bras, tu l’as fait ! »

BREF, J’AI FAIS UN 50 KM ! 😉

Katia